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Subject: Michèle Montas: porte-parole du Secrétaire Général de l'ONU
Date: Thu, 25 Oct 2007 09:33:11 +0000
Ban-Ki Moon en compagnie de Michele Montas
Michèle Montas est née en Haïti plus spécifiquement à Port-au-Prince dans une famille bourgeoise composée de trois enfants. Au courant de sa jeunesse, elle se trouva dans l’obligation de fuir le pays (durant le régime de Duvalier) pour se réfugier aux États-Unis où elle obtint une maîtrise en journalisme à l’Université Columbia de New York en 1969.
L’année suivante, elle retourna en Haïti où sa carrière journalistique débuta. Elle fit la connaissance de son futur mari Jean Léopold Dominique, grand journaliste qui critiquait le gouvernement et qui était en charge de Radio Haïti Inter depuis 1968. Cette situation obligea le couple quelques années plus tard à s’exiler à New-York. Ainsi, le 28 novembre 1980, les studios de la radio Haïti Inter furent détruits et toutes les personnes présentes à la station furent arrêtées. Michèle Montas fut emprisonnée (avec d’autres journalistes et activistes des droits humains) et expulsée aux États-Unis seulement avec des vêtements sur le dos.
Pendant cette période, l’époux de la journaliste se trouvait à l’ambassade du Venezuela à Port-au-Prince et avait reçu des menaces de mort. Deux mois plus tard, le couple a été réuni à New York et leur dossier a été immédiatement pris en charge par 'Human Rights First'. Michele Montas et son époux se sont vus accorder l’asile politique aux États-Unis. La journaliste ainsi que son conjoint furent l’un des premiers clients obtenant l’asile politique via 'Human Rights First (1)'. Madame Montas occupa la fonction de journaliste en 1980 pour la radio de l’ONU à New York. Elle fut responsable de la section française de cette radio.
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Suite à la chute du régime de Duvalier en 1986, le couple revint en Haïti et exerça ses fonctions journalistiques à Radio Haïti Inter. Le couple dut quitter de nouveau le pays après le coup d’état de 1991 dirigé par le général Raoul Cédras entraînant la chute d’Aristide. Une fois que ce dernier revint au pouvoir avec l’appui du gouvernement Clinton, le couple retourna en Haïti en 1994.
Michele Montas et son conjoint entrèrent en désaccord avec le gouvernement de Jean-Bertrand Aristide et critiquaient le parti Lavalas sur les ondes. Jean Dominique, Directeur à l’information de Radio Haïti, fut tué dans la cour de sa station de radio le 3 avril 2000 par des inconnus. Suite à cet événement, madame Montas se trouva à la direction de Radio Haïti Inter dans la capitale de Port-au-Prince. Elle se lança également dans la lutte contre l’impunité de l’assassinat de son célèbre feu mari.
La veuve fut victime d’une tentative de meurtre contre sa personne le 25 décembre 2002 dans sa résidence. Au cours de l'attaque, l’un de ses gardiens, Maxime Séide perdit la vie. Les journalistes de Radio-Haïti subissaient également des représailles. La station dut fermer ses portes en 2003. Ces faits marquants poussèrent la journaliste à retourner aux Nations Unies. A New York, elle prit le poste de porte parole de Julian Robert Hunte, président de l’Assemblée générale des Nations Unies.
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De cette façon, monsieur Hunte recherchait en 2003 un(e) journaliste des Antilles possédant une réputation professionnelle internationale et connaissant l’ONU. Dans cette perspective, madame Montas a été embauchée par le biais d’une offre d’emploi formelle. La journaliste fut durant 13 mois la porte parole de la 58ème session et oeuvra auprès de 14 autres professionnels spécialisés dans différents champs : politique, juridique ou économique.
Le 1er janvier 2007 Ban Ki-Moon nouveau secrétaire général des Nations Unies a commencé son mandat de cinq ans. Le dimanche 31 décembre 2006 Ban Ki-Moon nomma madame Montas, journaliste de réputation professionnelle internationale en tant que son porte-parole. Le 1er janvier 2007, elle est officiellement entrée en fonction( 2). Il importe de souligner que madame Montas est devenue la première femme porte-parole officiel d’un secrétaire général depuis la création de l’ONU (3). Michèle Montas a succédé au Français Stéphane Dujarric qui occupait ce poste depuis le mois de juin 2005.
Le fait d’être une femme francophone a joué en sa faveur. Ainsi, le secrétaire général souhaite donner une plus grande place à la francophonie au sein du fonctionnement de l’Organisation. La parité représente également un facteur capital pour Ban Ki-Moon. Pour ce dernier, il importe que les femmes soient positionnées à des rangs de haut niveau aux Nations Unies.
Les fonctions principales de la porte-parole des Nations Unies consistent notamment à assurer une présence médiatique quotidienne et un contact permanent avec Ban Ki-Moon concernant les questions d’ordre international. Madame Montas doit aborder aux côtés du Secrétaire général des dossiers complexes, écouter ses proches collaborateurs, discuter des questions très difficiles et sensibles, examiner le fonctionnement des différents gouvernements du monde.
Elle représente donc une proche collaboratrice du secrétaire général de l’ONU et détient le rôle de rendre accessible aux journalistes l’information sur les crises les plus sensibles dans le monde. Le poste de porte parole du Secrétaire général de l’ONU occupé depuis le 1er janvier 2007 constitue une étape de haute importance dans la carrière de madame Montas. Toutefois pour cette dernière, la lutte demeure la même que cela concerne les plus désavantagés d’Haïti, les réfugiés du Darfour, les personnes occultées et opprimées de la Somalie ou ailleurs dans le monde.
Notes :
(1) Pendant plus de 25 ans, cet organisme a aidé des milliers de personnes fuyant la persécution.
(2) Le 1er janvier représente une date de haute importance pour Haïti et le peuple noir. Ainsi, le 1er janvier 1804, l’île de Saint-Domingue (ancien nom d’Haïti) est devenue indépendante et cette ancienne colonie française devint le premier État noir des temps modernes ainsi que le deuxième État indépendant des Amériques suite aux États-Unis.
(3) Ban Ki-Moon a succédé au deuxième mandat quinquennal de l’ancien chef ghanéen de la plus importante organisation mondiale, Kofi Annan. Ki-Moon a nommé l’Indien Vijay Nambiar au poste de chef de son cabinet
(4) plus précisément durant deux exils de 1981 à 1987 et pendant le coup d’état de 1991
Formations et Occupations :
- Madame Montas a gradué à l’université du Maine en journalisme et elle est détentrice d’une maîtrise en journalisme de l’Université de Columbia à New York en 1969.
- Michèle Montas a débuté sa carrière en tant que journaliste à Port-au-Prince pour Le Nouvelliste. Plus tard, elle a ¦uvré en tant qu’éditrice en chef pour le magazine culturel Conjonction.
- De 1970 à 1980, elle fut journaliste sur les ondes de radio Haïti Inter, l’unique radio libre du pays. Elle occupa la fonction de présentatrice du journal de 7 heures et quelques années plus tard elle devint directrice de cette radio (en 2000).
- Au début des années 80, elle travailla dans la section française de la Radio des Nations Unies en tant que présentatrice durant son exil à New York.
- La journaliste fut fonctionnaire à l’ONU au Cabinet de M. Hunte durant 10 ans4. Au courant des années 90 jusqu’au 31 décembre 2006, elle occupa la fonction de rédactrice en chef de l’unité francophone de la radio de l’ONU. Au sein de ce poste, elle continua son combat en faveur de la liberté d’expression.
- En 2003, Michèle Montas devint porte-parole de l’Assemblée générale de l’ONU.
- Le 1er janvier 2007, elle fut nommée porte-parole du secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon, le Sud-Koréen.
Récompense :
-Prix Reporters sans frontières – Fondation France, 2002. Ce prix honore un(e) journaliste qui a fait preuve d’une liberté d’information via son activité professionnelle, ses prises de position ou sa contenance
Documentaire connexe:
€L’Agronome (2004), un film documentaire de Jonathan Demme avec la collaboration du feu Jean Dominique. On y fait le portrait du journaliste ainsi que de sa femme Michèle Montas qui donnent leur point de vue sur les nombreux combats d’Haïti et des violations des droits humains. The Agronomist constitue le titre original de la version anglaise.
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