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lundi, mai 28, 2007

Artisans Petits métiers










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Artisans Petits métiers









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Aux limites de la mémoire
Texte de Frantz Voltaire
Infographie Jancy Bolté



La chronique d’aujourd’hui est un hommage aux femmes et aux hommes qui gagnent leur vie à la sueur de leur front. Nous vous invitons à la découverte de l’univers des petits métiers, du cuir, du bois et du fer. Artisans du bois, menuisiers, charpentiers de marine ou encore ces étonnants scieurs de long puisqu’il faut deux hommes pour faire le travail. Ils sciaient des billes de bois dans la longueur, dans le sens du fil pour obtenir des planches utilisant des vielles techniques françaises. Ils font partie de la grande famille des ouvriers du bois. Après la langue de bois la langue de fer. Si le métal n’est pas aussi noble que le bois, il a par contre l’avantage de la robustesse et de la solidité. Récupérateurs de bidons d’huile corrodés, les artisans armés d’un burin et d’un marteau réalisent de magnifiques sculptures à plat ajourées. Ces artisans du fer semblent posséder un sens inné de l’esthétique qui confère à leurs œuvres un caractère artistique. Le Cidihca vous invite avec ces images à remonter dans le temps et découvrir cet univers fascinant. Ces images sont émouvantes de beauté découvrons les avec curiosité. En Haïti les œuvres des photographes ne sont pas mises en valeur. Il en résulte que la plus grande partie de notre mémoire visuelle n’est pas recensée. Apprécions donc ces photographies de ( Jean François Chalut et d’Ernst Marcellin) qui ne cesseront jamais de nous impressionner. Ces images alimenteront nos souvenirs, la photographie en effet retient ce qui échappe à la mémoire car elle arrête la fuite du temps qui passe.

lundi, mai 21, 2007

Vodou Montreal






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Qui se souvient du vodou? De Souvenance? Qui se souvient de la spiritualité Africaine, Haïtienne, métisse pour ne pas dire mulâtre. Les Vévés, icônes d'une vraie religion comme dirait Ghislaine Rey Charlier,sont magiques

Bouki Crik Crak






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Qui se souvient de Bouki ak malis. Crik Crak

Art Photographies d'Haïti(Aux limites de la Mémoire)









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Photographies d’Haïti


La mémoire photographique constitue un matériel unique, intéressant mais aussi fragile. On y retrouve des informations sur la politique ou la vie sociale mais aussi sur la vie quotidienne. Cette vie de tous les jours si peu documentée de notre histoire.

Le propos de cette nouvelle chronique photographique est un exemple frappant du besoin de coopération en faveur de la mémoire du pays et de la diaspora et en particulier entre le centre d’archives photographiques du Cidihca de Montréal et Haïti Tribune. Ce regard nouveau porté sur la photographie suscite l’intérêt tant en Haïti, qu’à Montréal, à Paris ou à New York.

L’intérêt croissant de ce moyen d’expression auprès d’un public de plus en plus important nous permettent de faire œuvre de mémoire et de parler d’Haïti autrement.

Pour cette chronique nous avons d’abord puisé dans le fond d’archives photographiques du Cidihca. Ces images nous permettent de découvrir une partie de la vie d’Haïti du xxème siècle.
Tous les thèmes seront abordés, la vie quotidienne, la vie politique, l’ENVIRONNEMENT,les Femmes l’architecture, l’urbanisme, les transports, le monde du travail, l’éducation et bien entendu les religions.



samedi, mai 19, 2007

Art Littérature ERRANT de RolandlapaniqueParet (eChasimbi)






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Extrait du roman L'assemblée des grands Vents de

L'HOMME ERRANT

Quand Henry était malheureux et qu'il voulait refouler les mauvaises pensées, il pensait à quelques événements de sa vie, et il devenait tout de suite moins triste : la mort de son grand-père, le jour où il avait enterré son nombril entre les racines du ficus, sa nuit avec Marie dans le puits de la vieille maison familiale au Cap, le galop sur Malika au cours duquel Marie l'avait emmené jusqu'à la rivière Bellor, c'était la première fois, qui devait rester la seule, où il était monté à cheval, lui, le descendant d'une race d'éleveurs de chevaux.
Il aimait beaucoup son grand-père.
Le vieillard agonisait. La famille défilait devant son lit. Le général, qui ne pardonnait pas à la mort de le confondre avec la masse des gens et de ne pas lui faire un traitement de faveur, à lui, un Gromir pourtant, boudait et montrait son dos à l'assistance. Il ne se retourna qu'au moment où sa bru, c'est-à-dire sa nièce, la femme de son fils André, le militaire, s'avança, tenant son bébé dans les bras.
-- C'est Riri, mon oncle.
Il se retourna. Henry était son petit-fils préféré, « le seul qui porte mon nom ! ». « L'ultime Gromir », ajoutait-il, sans se douter qu'il disait vrai. Henry avait trois ans. Le général le prit dans ses bras, et il mourut quelques instants plus tard. On ne s'en aperçut pas, et l'enfant passa la nuit dans les bras de son grand-père mort. Le lendemain, quand on voulut le délivrer, c'était trop tard, les bras du mort étaient raides, et ce fut la croix et la bannière pour libérer Henry qui pleurait et riait en même temps. La famille était réunie autour du cadavre et du Lieutenant luttant contre son père pour lui reprendre son fils.
Personne ne le dit : tout le monde pensait à la naissance d’Henry. Sa mère portait des jumeaux ; l'un des fœtus mourut. Simone passa le reste de sa grossesse à l'hôpital : on craignait non seulement pour sa vie, on craignait aussi pour celle du second bébé, le futur Henry. On la bourrait d'antibiotiques, on redoutait la septicémie. André Gromir voulait faire avorter sa femme.
-- Ce qui compte pour moi, c’est ma femme ! Je me fous d’un bébé que je ne connais pas !
Simone refusa d’avorter, elle voulait à tout prix un enfant. Cette espèce de rivalité qui existait depuis toujours entre Cécile et elle faillit lui être fatale ; elle l'empêchait de « rester sans rien faire pendant qu'elle fabrique un enfant à son mari ; une fois de plus on dira qu'elle fait tout mieux que moi ! ».
-- Pas question !
Simone avait pensé écraser sa sœur quand elle avait appris qu'elle attendait des jumeaux, et voilà que les médecins, qui n’avaient pas été fichus de sauver l’un des bébés, s’avouaient incapables de lui conserver le second. Et l’on voudrait qu'elle se fasse avorter ? !
-- Jamais de la vie !
Henry avait passé huit jours dans le ventre de sa mère en compagnie d'une sœur défunte. À la naissance, on dut faire une opération pour séparer la main du vivant de celle de la morte : elles étaient soudées. Pendant ce temps, dans une autre salle de l'Hôpital Justinien, Cécile accouchait de Marie le plus facilement du monde, sans douleurs, sans cris ; elle n'avait pas eu le temps de dire : « ouf ! », que la petite fille se présentait. Cécile prenait un bouillon et se préparait à quitter sa chambre pour une promenade aux bras de son mari, Edmond-la-panique, et d'une infirmière pendant que Simone, exsangue, épuisée, proche de l'évanouissement, s'interrogeait sur la réussite de l'opération qu'on faisait sur son fils afin de le délivrer de sa compagne décédée.
Naître, c’est respirer par soi-même, et il semblerait qu’Henry protestât contre cette naissance, ou soit incapable de l’assumer, car il eut sa première crise d’asthme presque aussitôt après la délivrance de sa mère. L’expression « le monde extérieur » devait être comprise, en ce qui le concernait, dans son sens le plus strict, le plus immédiat, de « monde extérieur à celui du ventre de sa mère ». C’est ce que devait expliquer à un docteur Gromir sceptique un de ses confrères « psy », le docteur Bonnebranche.
-- Par définition, l’asthme est un signe de protestation contre la vie, c’est le refus de naître, c’est-à-dire de quitter l’utérus maternel où la mère se charge de tout pour vous, et surtout de respirer pour vous.
« Foutue délégation viennoise ! », grommelait Edmond-la-Panique. Son neveu devait plus tard être de son avis. Henry se mettait en colère chaque fois que l’on faisait allusion devant lui à l’aspect « psychologique » de son asthme. Il devenait enragé quand l’un de ses interlocuteurs disait que « l’asthme est une maladie psychosomatique, et que vous devriez prendre sur vous, mon cher Henry ».
-- Pour ces gens, tout est psychosomatique !
« Il y a autant d’asthmes que d’asthmatiques ! », devait plus tard répéter Henry à la suite de son oncle. Pour le moment, il était dans les bras de son grand-père mort, et son père luttait pour l’en délivrer, comme les chirurgiens avaient dû lutter, à sa naissance, pour le libérer des mains de sa sœur morte.
« Comme à l’époque de l’opération pour séparer sa main de celle de sa sœur défunte, le voilà de nouveau dans les bras d'un mort. Espérons que... » Il semblerait que le général refusât de libérer son petit-fils. Un profond silence régnait, rompu seulement par les pleurs et les rires de Henry.
Tout le monde se trompa à propos de ces rires et de ces pleurs. On croyait Henry effrayé : pas du tout, il était ravi et, même, il n'avait jamais été aussi heureux. Dans les bras du mort, il avait joui d'un grand calme, d'une tranquillité dont il ne soupçonnait pas l'existence et, surtout, il avait dormi d'un sommeil léger, une nuit sans crise d'asthme, ce qui ne lui était encore jamais arrivé. C'était l'une des rares fois où il avait dormi car, malgré son âge, il avait derrière lui un long passé d'insomniaque. Il n'appuya pas les efforts de son père pour le libérer, il voulait au contraire rester dans les bras de son grand-père.
Toute sa vie, il essaya de retrouver cette sérénité. Les seules fois où il y était parvenu, c'était dans d'autres bras, ceux de Marie, quand ils faisaient l'amour, surtout la première fois, sur le dos de Malika : ça avait été... extraordinaire. Les étreintes de ces nuits allaient le hanter toute sa vie ; elles lui avaient donné un sentiment de plénitude ; elles avaient été une excursion dans l'éternité. Et puis, il y avait dans le corps de Marie quelque chose, une odeur, un parfum, qui agissait sur ses bronches comme un remède efficace contre l'asthme.
Il n'avait jamais pu se l'expliquer : l'odeur dégagée par la peau de Marie était le meilleur médicament qu'il eût jamais essayé contre ses étouffements et contre cet atroce sentiment d'angoisse qui accompagne les crises d'asthme. Faire l'amour avec Marie mettait fin à ses crises, aussi fortes fussent-elles. Il promenait ses narines et ses lèvres sur le corps de l'adolescente ; il restait un long moment à genoux, les jambes de Marie reposant sur ses épaules, à respirer l'odeur qui se dégageait du triangle moussu et touffu, et à recueillir la ciprine qui se déposait sur sa langue comme les gouttes d'un philtre. Après l'amour, cette dernière nuit-là, ils avaient dormi et, au réveil, ils avaient recommencé. Leur tante, qui était venue les réveiller, avait dû attendre qu'ils aient eu fini et qu'elle cessât d'entendre les vibratos expressifs qui sortaient de la bouche de son neveu et de celle de sa nièce. Gênée, madame Perselman avait, en fin de compte, chargé Dida, leur gouvernante, de les avertir que l'heure du départ approchait et qu'il fallait se dépêcher.
Henry se souvenait de la fois où il avait failli mourir. Ce soir-là, il avait eu une crise majeure, une de celles qui amènent l'asthmatique au seuil de la mort. Le docteur Gromir avait l'air désemparé, sans ressources, il avait tout essayé, et Henry voyait l'instant où son cœur allait céder. À ce moment, Marie était entrée, avait mis tout le monde à la porte, y compris son père, s'était déshabillée, s'était placée à la hauteur des narines et de la bouche de son cousin, et Henry, roulant sa tête sur le pré enchanté et respirant l’odeur qu’il dégageait, s'était senti revivre, et la crise avait cessé. Son oncle et ses confrères spécialistes des voies respiratoires étaient restés devant lui comme devant un miraculé : ils étaient décontenancés, et la résurrection de leur patient, qui devait mourir d'après les lois de la dynamique du cœur et des voies respiratoires, les portait à revoir leurs manuels. Henry entendit un des médecins qui murmurait : « Dans ce pays, la raison... » Ils crurent que Dida, la bonne de Marie et d’Henry, avait utilisé des remèdes vaudou pour guérir le moribond. Dida préféra se taire. Les deux années que Marie et lui passèrent à Port-au-Prince chez leur tante, madame Perselman, furent relativement heureuses. Ensuite, il partit.

jeudi, mai 03, 2007

Les arts sacrés du Vodou Haïtien






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Si vous êtes intéressé par le vodou et que vous n'êtes pas effayés par une bible de 443 pages, grand format, je vous recommande la lecture (en anglais) du livre de Donald J. Consentino. On y trouve des extraits de conversations avec André Pierre qui affirme que le vodou est une religion avant toutes les religions. Elle est plus ancienne que le Christ. Ça me rappelle qu'à l'époque d'IMAGES CRÉOLES, avec Jancy Bolté, producteur, et Robert Villefranche, réalisateur, nous avions mis en ondes son merveilleux documentaire sur "Souvenance". Une téléspectatrice avait téléphoné pour me dire que nous ramenions le peuple Haïtien aux ténèbres et au calendes grecques. Je pris la chose avec un grain de sel. Finalement je respecte toute les religions, surtout en ces temps pourris que nous font les Américains. Évidemment je n'ai pas appréciés le 11 septembre! Mais la politique du "big stick" est toujours présente. Mais nous parlions vaudou; j'ai ce livre de Consentino et, après deux ans, je n'ai encore fait que le feuilleter et le lire en diagonale.C'est une oeuvre majeure et bien documentée. Les photographies font honneur et respect au propos. Une brique, je vous dis. Aux intéressé: le Cidihca détient une copie pour consultation. Au chapitre 6 Laënnec Hurbon fait une envolé contre les fantasmes racistes des Américains à l'endroit des Noirs et du vodou. De quoi vous délecter et rafermir votre fois à toute spiritualité. Tambou Petwo, l'Artibonite, Erzilie Freda: noms et lieux connus même pour ceux qui ne sont pas initiés, comme moi, mais qui ont un profond respect pour les choses de l'esprit. Aujourd'hui fête de Saint Jacques et de Saint Phillipe, le 3 mai,je vois une photo d'un tap tap honorant Saint Jacques et Saint Philippe à la page 255 du recueil de Consentino. Je vous souhaite bien du plaisir avec ce livre. Bientôt j'y adjoindrai quelques photos.

Honneur, respect.

Salut la compagnie.



eChasimbi

Le Projet national de Toussaint Louverture






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4ème de couverture

Un livre de Claude Moïse.

La constitution de 1801 eut sans doute une carrière brève, mais son importance tient à ce qu'elle traduit et révèle, à sa signication dans le projet national de Toussaint Louverture. Le précurseur de l'indépendance d'Haïti se signale à la postérité par ce qu'il a édifié en terme de structuration de l'état certes, mais aussi par ce que toute oeuvre porte comme projet de développement et qu'on n'a pas fini d'inventorier et d'analyser. Même si le gouvernement issu de la constitution de 1801 n'a pas bénéficié de la durée, l'oeuvre politique de Toussaint Louverrture eut un tel impact qu'elle inspira l'organisation du futur État indépendant dans bien des domaines. Et si peu de temps qu'à vécu la Constitution de 1801, Toussaint Louverture en a fait un guide, un outil d'édification de son état de droit. Mais, en deça et au delà dde la période de formalisation constitutionnelle, l'homme a marqué fortement de son empreinte la vie de Saint-Domigue et le devenir du futur État d'Haïti.


Clauded Moïse, historien, auteur a publié des essais historiques et politiques. On lui doit, entre autres , Constitutions et luttes de pouvooiir en Haïti(2 vol.) Repenser Haïti avec Emile Olivier